Une bougie qui éclaire la nuit

Une retraite pour commencer l’année

C’est quand la dernière fois que vous avez pris une journée, ou même quelques heures pour ne rien faire, absolument rien ? Ou plutôt « faire rien », ça serait plus juste.

Pour amorcer cette nouvelle année je me suis auto-organisée une retraite. Peut-être que ça vous inspirera. C’est tellement simple et essentiel, pourquoi s’en priver ?

Pourquoi faire une retraite ?

Dans ma propre reconnexion avec la nature et les différentes activités que je propose, nous passons nécessairement aussi par une reconnexion avec nous-même. Ne faisons-nous pas partie de la nature ?

De tout temps, partout sur Terre, des hommes et des femmes se sont retirés du monde, se sont mis en retrait. Pour le temps d’une respiration, pour plusieurs jours, plusieurs mois, plusieurs années, et même une vie entière. Dans toutes les traditions, religions et mouvements spirituels, ou presque, se mettre à un temps à l’écart du monde est une pratique fondatrice. Cela peut prendre différentes formes selon les origines mais avec la plupart du temps le silence, la solitude et la sobriété comme dénominateurs communs.

De nos jours il existe de nombreuses formes de retraites, de la plus douce à la plus difficile. En méditation, dans la nature, seul ou en groupe, plus ou moins guidées, avec différentes pratiques…

J’ai déjà vécu un certain nombre de retraites (par exemple Vipassana pour ma première expérience), et pour celle-ci j’ai choisi de la faire seul, chez moi.

Un temps pour prendre du recul, de la hauteur, faire le point, me ressourcer, me reposer.

Le cadre

Je me suis donc organisé et je me suis fixé mon cadre, mes propres règles du jeu.

  • 6 jours seul chez moi
  • Pas de téléphone, pas d’ordinateur, pas de relations sociales
  • Pas de temps artificiel. J’ai masqué tous les endroits qui affichent l’heure chez moi pour me laisser rythmé par mon propre corps. Mes seuls repères étaient le soleil, quand je pouvais le voir, et l’extinction de l’éclairage public entre minuit et 5h.
  • Des pratiques de méditations
  • Une nourriture sobre et légère. Pas de thé, café, sucre, épices, sel, matière grasse ou aliments d’origine animale. L’idée est de ne pas stimuler le sens du goût ou la gourmandise. J’aurais aussi pu jeûner mais ce n’était pas mon objectif pour cette retraite. Spontanément je n’ai mangé qu’un repas par jour, à la nuit tombée. Je pensais manger plus mais ça s’est naturellement fait comme ça.
  • De la lecture. Inspirante uniquement.
  • Des balades et du jardinage si j’en avais envie
  • Et surtout beaucoup de rien

Ça n’en a peut-être pas l’air à première vu mais ça offre énormément de liberté.

Ce cadre, en limitant grandement les stimulations extérieures, permet d’alléger le corps et le mental et donc d’être plus réceptif et à l’écoute de soi-même.

Comment ça s’est passé ?

Pour faire simple, c’était fantastique.

C’était une première pour moi. J’ai déjà fait un certain nombre de retraites mais la plupart du temps en étant guidé et accompagné par d’autres personnes ou alors dans un cadre qui me sorte plus de mes habitudes que de rester chez moi et permet créer un rupture plus nette avec le quotidien. J’avais initialement pensé louer un petit quelque chose pour la semaine et puis finalement j’ai eu envie faire ça dans mon environnement de tous les jours, où je sais que je me sens bien.

J’ai commencé avec un certain nombres de doutes, surtout du fait de ne pas être encadré par des personnes extérieures et d’être le seul garant de ma retraite, seul face à moi-même. Ne vais-je pas être tenté d’allumer mon téléphone ? Ma gourmandise ne va-t-elle pas prendre le dessus ? Est-ce que ça ne va pas être trop dur, trop long, trop ennuyant ? Vais-je tenir jusqu’au bout ?

Magie du moment, mes doutes ont vite été balayés. Aucune envie d’allumer ordinateur ou téléphone, pas le moindre appel de sucreries. Et j’aurais même pu prolonger. Mais il aurait pu en être tout autrement.

Tout n’a pas été facile. J’ai vécu un certain nombre de choses et de moments inconfortables et voir clairement désagréables mais je les observés, ressentis et j’ai avancé avec. Dans l’ensemble ça a été très paisible. Avec aussi des moments de grande félicité et de sérénité profonde.

Mon retour dans le monde s’est très bien passé, en douceur. J’avais aussi bien organisé cette partie là, importante.

Qu’est-ce que ça m’a apporté ?

La liste serait longue mais pour résumer je dirai que ça m’a permis de nombreuses prises conscience sur mon passé et ma vie actuelle, un recentrage sur les choses importantes pour moi et pour lesquelles j’ai envie de consacrer du temps, un repos profondément réparateur ainsi que beaucoup d’inspiration pour ma vie personnelle et professionnelle.

Et un grand élan de vitalité, de motivation et d’énergie pour cette année 2024 que je me réjouis encore plus de vivre.

Inspiration du 3ème jour

A partir du 3ème jour surtout, j’ai commencé à beaucoup écrire. Bien que ce soit quelque chose de plutôt intime, et après quelques hésitations, j’ai eu envie de partager ce premier texte parce que je pense qu’il nous concerne toutes et tous plus ou moins. Je le retranscris ici brut, sans filtre et sans correction, il a été écrit d’une traite.

* * *

Faire de la place. Pour se reposer, pour se ressourcer, pour être à l’écoute de la vie en soi et autour de soi et recevoir ses enseignements.

Prendre le temps du vide pour accueillir le plein. Faire le point, faire le tri. Ordonner son esprit, réviser ses priorités.

Laisser libre court au moment présent. A l’inspiration qui vient, à ce qui a besoin d’être vécu.

Dormir, marcher, chanter, écrire, créer.

Ne pas chercher à combler le vide. Écouter les appels de l’âme.

Peu manger pour garder le corps léger.

Ne pas parler pour mieux dialoguer avec soi-même.

Laisser les écrans de côté pour ne pas distraire les justes pensées.

Lire pour se rencontrer, pas pour fuir.

Cultiver la terre avec dévotion et humilité.

Écrire pour laisser parler le cœur et fertiliser le monde.

Ne pas savoir de quoi sera fait l’instant suivant. Suivre son instinct.

S’affranchir du temps, oublier les heures, écouter son propre rythme.

Se redécouvrir poète, imparfait et sincère.

Ressentir la vie qui bat en nous, jusque dans le fond de nos entrailles. Et laisser couler ce nectar savamment distillé.

Faire un pause. Se rassembler pour mieux se ressembler.

Toucher à la densité du vide et créer l’avenir dans le présent.

Spontané. Sans retenue. Vivre pour la vie.

Je joue à être moi-même. Je m’entraine et j’apprends. J’essaie et j’expérimente. Je crois en moi sans m’attacher à rien, enfin j’essaie. Et j’expérimente.

Je n’ai plus peur de trébucher. Un peu quand même. Beaucoup parfois.

Mais j’ai confiance. J’avance. S’arrêter pour mieux avancer. Plus serein, plus plein. Je me rempli de moi-même.

Prendre retraite c’est faire murir mon fruit. Concentrer ma force de vie dans les graines qu’il protège. Des graines qui ne demandent qu’à germer et à déployer leurs abondances. Patience. Le fruit muri. Le temps arrive où le germe pourra percer son enveloppe et offrir au monde ses vertes feuilles et ses couleurs. Faire pousser ses racines dans sa terre fertile, bien ancré dans la réalité vivante.

Doucement, je me réveille aux mondes enfouis en moi. Et je m’ouvre, pour fertiliser et nourrir la grande marche de la vie. Au service de la vie en expansion.

Renouons avec l’abondance et la poésie du vivant. Suivons la Voie de la Nature. Ensemble.

Antagnes, le 4 janvier 2024

* * *

PS : Quand je parle de la Voie de la Nature dans la dernière ligne, je ne parle évidemment pas de mon entreprise, mais de ce que la nature a à nous apprendre et du besoin de s’en inspirer pour avancer avec elle. Mais évidement, si vous avez envie de participer aux activités que je propose ou besoin de moi pour vos jardins je suis là.

A vous de jouer

Alors, ça vous a donné envie ? Quand est-ce que vous vous lancé ? Même juste une journée.

Parfois il est plus facile, ou simplement agréable, de se laisser guider. Et cela ouvre à de nouvelles découvertes, pratiques ou approches que l’on peut ensuite s’approprier. Le fait de s’inscrire à quelque chose nous « oblige » aussi à réserver un temps pour soi.

Je propose différents type de sorties pour développer et approfondir sa reconnexion à la nature et à soi-même.

Et plus encore…